https://www.lindependant.fr/2020/11/16/lassociation-aire-demande…
Faute de neige, l’hiver dernier la station n’a ouvert que 5 jours. Cette année, c’est la
crise sanitaire qui risque de compliquer la saison, l’association demande que les
infrastructures restent fermées. Explications.
La Commission Développement Économique de la CCPA s’est réunie pour la première
fois de ce mandat le mercredi 30 septembre, son objectif étant de définir les enjeux
stratégiques pour la communauté de communes des Pyrénées Audoises sur le
mandat à venir.
Son programme contient encore un préambule aux questions liées à la station de ski,
à croire que le sujet n’a toujours pas été tranché et fait preuve d’une constante
assiduité à préoccuper les élus…
La question de la station de ski de Camurac est « un dossier majeur » et » elle constitue un
atout économique et un levier de développement majeur pour notre territoire » dixit cette
commission. Est-ce que l’intérêt communautaire de ce projet a été approuvé et voté
par l’ensemble des élus de la communauté de communes ? L’association AIRE (Aide à
l’initiative dans le respect de l’environnement) demande l’arrêt de la station de ski. Elle
explique : « C’est par un entêtement absurde que son fonctionnement a été maintenu au
cours de ces dernières années, la conséquence en fut un déficit permanent inscrit au budget
dans des proportions inconcevables lorsqu’on est responsable devant les administrés ! Le
climat change, l’impact du réchauffement climatique est d’autant plus important que
l’altitude est faible, et il n’y a pas de négociations avec le climat. En concurrence avec 5
autres stations de ski proches en Ariège, Camurac attire essentiellement des Carcassonnais
et une clientèle locale à la journée, qui, de fait, ne dort pas sur place, dépensant peu sur
site. Les skis clubs locaux la désertent, vu le peu d’enneigement. Combien de jours a-t-elle
été ouverte l’hiver 2019-2020 ? 5 jours ? Et ce ne sont pas les propriétaires des résidences
du lieu qui financent abondamment son activité, vu le déficit permanent important inscrit
au budget de la CCPA, mais s’arrêtent-ils à ce genre de détail, la question mérite d’être posée
surtout si elle dérange… » Pour Aire : « En effet à quoi servirait la masse des investissements
si c’est pour alimenter un puits sans fond pour ne parler que de la saison hivernale, c’est
donc tout le modèle économique qui est à revoir de fond en comble sur ce sujet…. Les
décideurs devraient d’urgence s’interroger sur la pertinence d’un tourisme demandeur de
zones dédiées, ce que cela coûte aux collectivités et ce que cela rapporte. Le département
de l’Aude est toujours en queue des plus pauvres de France, la manne touristique ne
ruisselle donc pas sur ses habitants ! Que le Département ait décidé d’une aide financière
afin de pérenniser ce projet ne conforte en rien l’opportunité d’un outil touristique devenu
totalement obsolète. Le dernier rapport de la chambre régionale des comptes, datant de
2015 sur les stations de ski des Pyrénées, pointe leurs défauts caractérisés. On peut y lire :
« Le ski est un secteur d’activité qui connaît une crise latente dans les Pyrénées.
L’impact du changement climatique y est particulièrement sensible », et aussi « La prise
en charge directe ou indirecte des dépenses des stations par les collectivités de
rattachement limite, par voie de conséquence, les investissements dans d’autres
secteurs » ». Pour l’association, » dans la mesure où l’enneigement fait de plus en plus
défaut, et que les mesures de confinement prévues au moins jusqu’à mi-février et plus tard,
stopperont de fait toute activité touristique, Camurac doit être mise à l’arrêt cette saison
hivernale 2020-2021 et le projet suspendu jusqu’à la redéfinition d’un projet pérenne
largement débattu par l’ensemble des élus et des citoyens ».
Quant à ce qu’elle devienne (ou reste) un levier de développement économique
majeur pour le territoire, Aire demande « à voir par quel bout ce sujet sera mis en
discussion dans la plus large des concertations possibles, et pas qu’en petit comité ne
rendant des comptes à personne ! Et avoir enfin l’audace de changer de paradigme : le
monde change, qui eut dit que nous serions un jour confinés, sous couvre-feu, dès lors
qu’un virus paralyserait la planète entière ? Quels impacts forcément sur la question
touristique, quand les déplacements sont réduits au minimum, les frontières fermées, les
avions au sol ? »
Par ailleurs les responsables affirment : « Une activité 4 saisons comme proposée par nos
élus est complètement inappropriée pour la période d’hiver : toutes les stations de basse
altitude ferment. Cependant on peut y continuer les activités telles le ski de fond ou les
raquettes ne nécessitant aucune infrastructure liée au fonctionnement d’une station alpine,
pas plus que des salariés. Ce modèle économique est caduc, dilapide inutilement des fonds
publics, crée peu d’emplois, seulement saisonnier. Le tout tourisme comme seul projet
politique d‘un territoire souligne l’incapacité des décideurs à se projeter dans une société
qui évolue très rapidement et où les modèles habituels de consommation, de gaspillage et
de loisir sont en train de voler en éclat : crise écologique, crise économique, crise sanitaire ».